Les constellations familiales et systémiques (approche Jodorowsky)

Les constellations familiales, également connues sous le nom de constellations systémiques, sont une approche thérapeutique initialement développée par Bert Hellinger, un psychothérapeute allemand. Alessandro Jodorowsky a par la suite proposé son approche des constellations.

Mon approche personnelle des constellations est par ailleurs influencée et enrichie par mon parcours en psychologie clinique, psychothérapie systémique et familiale, hypnothérapie, transe, …

Les constellations visent l’apaisement de la souffrance (douleur émotionnelle ou psychosomatique) liée à un système (famille d’origine, couple, travail, corps, …) auquel le consultant appartient aujourd’hui ou appartenait dans le passé. De par l’exploration et la transformation de la représentation de ce système, le consultant peut arriver à : une nouvelle compréhension transformant le vécu subjectif de la situation, l’acceptation, au pardon, la réconciliation, l’expression de ce qui ne l’avait jamais été (parole, émotions), faire l’expérience d’une nouvelle place (rôle, fonction) adéquate dans le système et/ou au sein d’une relation interindividuelle, poser un acte rituel/symbolique, etc. En ayant vécu en séance un changement psycho-corporel (cognitions, comportements, émotions et vécus corporels), le consultant est plus à même de continuer d’expérimenter ce changement dans son quotidien.

En pratique

Une constellation peut se faire en groupe ou en consultation individuelle.

Pour certains, une seule séance suffit. Pour d’autres, plusieurs séances sont utiles.

S’il ne s’agit pas d’un processus thérapeutique à proprement parler, venir à plusieurs séances, en tant que consultant ou représentant constitue une forme de processus pour certains.

En groupe

Une personne est choisie dans le groupe pour être constellée. Elle expose sa difficulté en lien avec son histoire. À partir de ce récit, nous faisons le “casting” : il s’agit de choisir ensemble les éléments pertinents du système à représenter. Ces éléments peuvent être des personnes du système actuel ou ayant appartenu au système (ex-compagne, membre de la famille décédé, un animal, …), mais également des éléments importants (ma maison, mon pays natal, …), sentiments (ex : l’amour, la culpabilité, …), concepts plus abstraits (ex : l’absence, la vie, la mort, …), etc.

Le constellé va ensuite choisir les représentants de chacun des éléments du casting parmi les membres du groupe.

La constellation démarre et il est demandé à chacun de tenter de ne pas jouer un jeu, un rôle, mais d’être dans le ressenti intuitif, émotionnel et corporel. Il s’agit de quitter le mode de pensée habituel (esprit analytique). La consigne est donc de librement et intuitivement circuler dans l’espace, trouver une place par rapport à d’autres, une posture, une expression,  etc. On voit ainsi se dessiner une première “constellation” dans l’espace : qui se situe où par rapport à qui, qu’expriment les regards, les ressentis corporels de chacun, etc. Le constellateur peut ainsi faire prendre conscience au constellé de cet arrangement, savoir si cela lui parle par rapport à son système, ce qu’il ressent, ce qu’il a envie de dire, à qui, ce qui le surprend, etc. Le constellateur va aussi pouvoir interroger les représentants. Le constellateur accompagne la dynamique du groupe, favorise l’expression des sentiments et ressentis et tente d’aider le constellé à faire évoluer la situation (changements émotionnels et corporels des membres du groupe, nouvel arrangement plus satisfaisant dans la constellation spatiale du groupe, etc.).

En individuel

Le casting se déroule de la même manière. Les éléments du système sont par contre ici représentés par des cartes (du tarot de Marseille). Celles-ci sont distribuées dans l’espace et le constellateur peut prendre place sur chacune d’elle afin de tour à tour incarner un élément du système.

Une constellation a une durée variable mais peut être balisée par un temps maximum (par exemple : 1h30).

Les constellations : une approche psychologique ou spirituelle ?

Il arrive très fréquemment que des représentants, de manière involontaire et surprenante, ressentent des émotions ou sensations physiques fortes, sentent détenir une information sur une personne, une relation ou le système, souhaitent exprimer quelque chose à quelqu’un, etc.

Comment peut-on tenter d’expliquer cela ? Plusieurs hypothèses existent et il appartient à chacun, en fonction de ses croyances et perceptions, d’adhérer ou non à celles-ci. Il me semble important que chacun se sente respecté et garder à l’esprit que ce qui se passe en constellation n’a pas spécialement valeur de vérité. Ce qui importe, c’est ce que cela fait faire au constellé et la transformation psycho-émotionnelle et corporelle qu’il va vivre.

Pour certains, avec une vision plus scientifique et psychologique, les perceptions des représentants sont des projections ou de simples ressentis influencés par l’ambiance du groupe et le contexte qui induit des changements psycho-corporels. Ce qui importe par contre ici, c’est ce qui sera fait avec ces inputs d’informations par le constellé. On peut ici se référer aux concepts de scénario réparateur (que l’on retrouve en hypnose, EMDR ou diverses formes de rituels et actes symboliques) et d’expérience émotionnelle correctrice (que l’on retrouve en thérapies brèves).

Pour d’autres, avec une vision plus spirituelle,  il s’agira de connexion avec quelque chose qui nous dépasse et l’on peut par exemple se référer aux concepts d’inconscient collectif, d’imaginal et de synchronicités de Carl Gustav Jung.

Au jour d’aujourd’hui, beaucoup de choses sont encore inconnues et à explorer au niveau scientifique. Plusieurs domaines de recherche (neurosciences, physique quantique, parapsychologie) tentent d’apporter des réponses à ce qui encore aujourd’hui constituent des mystères : qu’est-ce que la conscience ? Comment expliquer la connexion à distance et les effets de non-causalité linéaire démontrés en physique quantique ? Qu’est-ce que la matière ? Etc. Selon ma conception des choses, je rejoins la philosophe Vinciane Despret qui, dans son livre Au bonheur des morts, par rapport à une énigme, explique que ce qui importe n’est pas de trouver la vérité, mais le fait même d’être convoqué à enquêter, de donner l’importance à ce que ça nous fait faire et de cultiver le doute.

Quelques auteurs qui influencent ma pratique : Carl Gustav Jung, Gregory Bateson, Milton H. Erickson, Ernest Rossi, François Roustang, Donald W. Winnicott, Rolando O. Benenzon, Corine Sombrun, Baptiste Morizot, Philippe Caillé, …